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son dans des gands parfumés[1]. Il est assez vraisemblable qu’on mêle ainsi le poison avec des odeurs agréables, afin que les personnes l’aspirant avec plus de force, il leur devienne plutôt funeste. On empoisonne quelquefois aussi en enduisant de la matière vénéneuse, les portes, les serrures, etc. Et alors l’empoisonnement est moins l’effet du simple contact, que de cette habitude où sont la plupart des hommes, lorsque quelque substance humide s’est attachée à leurs doigts, de les porter aussitôt à leur nez. Ainsi, ceux qui ont cette mauvaise habitude, doivent regarder ce que nous disons ici comme un avertissement de prendre garde à eux. Ce qui doit pourtant nous rassurer un peu à cet égard, c’est que cette perfide méthode d’empoisonner l’air, on ne peut l’employer sans mettre en danger sa propre vie. Mais,

  1. On lit dans les variantes sur la Henriade, que Jeanne d’Albret, mère de Henri IV, fut ainsi empoisonnée.