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et la jambe), du côté droit, ont plus de force que ceux du côté gauche. La rai-

    commune ; car on croit communément que l’œil gauche a plus de force que l’œil droit. Mais je soupçonne que l’opinion commune sur ce point, n’est pas mieux fondée que celle de Bacon, et qu’il y a ici une équivoque. Cette apparente inégalité de force ne viendroit-elle pas de ce que la distance requise pour la vision claire et distincte, n’est pas précisément la même pour les deux yeux ; et de ce que la distance que nous mettons ordinairement entre les objets et nos yeux, quand nous les tenons tous deux ouverts, diffère beaucoup de celle qui conviendroit à celui que nous jugeons le plus foible ? Par exemple, ayant ouvert un livre tel que celui-ci, tenez l’œil droit ouvert en fermant l’œil gauche, et cherchez le point ou vous pourrez lire aisément et distinctement ; si ensuite vous ouvrez l’œil gauche, en tenant l’œil droit fermé, les caractères vous paroitront confus. Mais faites aussi l’expérience inverse, c’est-à-dire, tenant l’œil gauche ouvert, et l’œil droit fermé, cherchez le point de la vision distincte pour cet œil gauche. Si ensuite vous le fermez, en tenant ouvert l’œil droit, ces caractères vous paroitront encore confus, comme ils vous le paroissoient lorsque vous les regardiez avec l’œil gauche, et du