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phages (mangeurs de cheval). Aujourd’hui même les Chinois ne dédaignent pas un tel genre d’aliment, et les plus gourmands d’entr’eux s’accommodent très bien d’un pâté de poulain. Généralement parlant, la chair des oiseaux carnivores (vulgairement appelés oiseaux de proie), est aussi un mauvais aliment ; non parce qu’ils se nourrissent de chair, mais parce qu’ils sont d’un tempérament très bilieux : par exemple, quoique les poules-d’eau, les mouettes, les pélicans, les canards sauvages, etc. se nourrissent de chair, ils n’en sont pas moins bons à manger ; et même certains oiseaux de proie, tels que l’épervier, la corneille, le hibou, etc. ne laissent pas d’être d’assez bons mets, lorsqu’ils sont encore tout jeunes et sortant du nid. La chair humaine est pour l’homme un mauvais aliment ; ce qu’on peut attribuer à cinq causes. Un sentiment naturel d’humanité nous inspire de l’aversion et de l’horreur pour un aliment de ce genre. En second lieu, la chair de tout