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fondre la glace que le froid avoit formée ; ou encore, que le sel et le sucre, qui ne sont que des concrétions formées par l’action du feu, sont dissous par le froid et l’humidité. Quant à l’huile, un froid médiocre ne suffit pas pour la congeler ; ni une chaleur médiocre, pour l’épaissir. La raison de ces deux effets produits par deux causes, en apparence contraires, est néanmoins la même dans les deux cas. Cette raison commune est que les esprits de l’huile ne s’exhalent que fort peu, par l’action de l’un ou de l’autre de ces deux moyens ; l’effet direct du froid étant de retenir les esprits au dedans, et celui de la chaleur n’étant pas de la rappeler au dehors, à moins qu’elle ne soit excessive. De plus, quoique le froid contracte et resserre les parties tangibles, cependant il ne produit pas le même effet sur les esprits ; son effet étant plutôt de les gonfler et d’augmenter leur volume, que de les congeler et de les contracter ; car, lorsque l’eau se glace dans un vaisseau, son volume augmente