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suave, que la douce rosée de l’iris en tire peu à peu, et détermine à s’exhaler ; car tel est aussi l’effet des pluies très fines qui répandent dans la terre je ne sais quoi de doux et de suave ; mais l’humor aqueux dont se forment ces pluies, n’est jamais aussi atténué, ni aussi délicat que celui de l’arc-en-ciel. Il se peut encore que ce dernier genre d’humor recèle une sorte de parfum ; en effet, l’iris n’est autre chose qu’un assemblage de gouttes imperceptibles, qui ne peuvent prendre ainsi la forme d’une rosée très fine qu’autant qu’elles se rassemblent dans la région la plus basse de l’atmosphère ; région où elles se chargent peu peu de la partie la plus suave des fleurs et des autres parties des plantes herbacées ; à peu près comme le feroit une eau distillée. Car les pluies et les rosées ordinaires tombant de fort haut, ne peuvent conserver un tel parfum qui, dans le long espace qu’il auroit à parcourir pour monter jusqu’à cette région si élevée, se dissiperoit nécessairement. D’ail-