Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

de soif, comme s’il étoit peu content de sa texture propre et primitive ; autrement il n’adonettroit pas ces substances, ou ces modes, avec tant de promptitude et de facilité. De même l’eau, et, en général, toutes les liqueurs admettent, dans leurs interstices, les substances sèches, sur-tout les substances terrestres, dont la nature est analogue à la leur : et réciproquement, les substances sèches s’imbibent aisément d’eau, et, en général, d’humor aqueux. Ainsi, rien de plus judicieux que ce mot d’un ancien philosophe : que la substance terrestre et la substance aqueuse sont l’une pour l’autre une espèce de gluten ou de colle[1]. Le parchemin, les peaux, les étoffes, tous corps composés, non de parties dé-

  1. Chacune, en se logeant dans les interstices de l’autre, remplit à l’intérieur un grand nombre de vuides, multiplie les contacts réciproques entre les petites parties, et augmente ainsi leur force du cohésion, qui, toutes choses égales d’ailleurs, est proportionnelle aux nombres de points qui se touchent.