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de vieilles statues qu’on avoit laissées dans des caves ou autres souterrains, et atta-

    plus graduellement et plus lentement. Par exemple, si je mange en un seul repas quatre livres de pain, non-seulement je ne pourrai digérer ces quatre livres, mais même je ne digérerai pas la quantité de pain que j’aurois digérée, si je m’étois contenté de la ration que la nature a allouée à mon faible estomac ; et mon creuset intestinal rejettera beaucoup de scories. Mais, si je mange, en quatre jours et en douze repas, cette même quantité de pain, je la digérerai fort aisément. Or, il est démontré, dans tous les livres canoniques d’alchymie, que l’or a la faculté de s’assimiler et d’aurifier les autres métaux, sur-tout l’argent et le mercure ; puisque les alchymistes les moins zelés, dont les désirs sont autant de syllogismes, souhaitent cette assimilation et cette aurification. Cela posé, si, à telle quantité d’or je mêle un dixième d’argent, mais tout à la fois, ce dernier métal ne se combinera pas parfaitement avec le premier, et il n’en résultera qu’un alliage ; parce que j’aurai voulu faire manger à l’or quatre livres de pain en un seul repas. Mais, au lieu de l’étouffer ainsi, je diviserai ce dixième d’alliage en cent parties ; je ne jetterai d’abord dans le creuset où sera l’or, qu’un seul de ces centièmes ; je remuerai bien le tout pour