Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

que trop disposés à faire de l’histoire naturelle, comme de toute autre science, un objet de pure curiosité, de lucre ou de vanité ; ou enfin un moyen de sacrifier le présent à l’avenir, ou l’avenir au présent ; quoiqu’il soit toujours nécessaire de penser à l’un, sans oublier l’autre : il étoit donc indispensable de leur montrer le véritable but de cette science après les petits écarts qu’on se seroit permis en compatissant à leur foiblesse. Or, la plus sûre méthode pour les y ramener, c’est d’y aller soi-même devant eux, comme le fait sans cesse notre auteur ; et par la raison extrêmement simple, que la plus sûre méthode pour bien guider des voyageurs dans les routes que l’on connaît, c’est de faire soi-même le voyage avec eux ; ce qui vaut infiniment mieux que de leur donner une excellente carte, en restant chez soi. Conformément à ce plan judicieux, il ne rapporte aucune observation, aucune expérience, soit utile, soit frivole, sans faire quelque tentative, heu-