roit produit la présence même de l’objet, s’il et affecté nos sens immédiatement. Par exemple, lorsque nous voyons une autre personne manger quelque chose d’acide ; en un mot, de ces substances qui agacent les dents, notre imagination est tellement affectée de cette vue, que nous éprouvons nous-mêmes une sensation analogue ; la simple idée de l’action d’un autre produisant sur nous le même effet que si nous la faisions nous-mêmes. De même, si l’on fixe trop longtemps la vue sur une roue qui tourne rapidement, ou encore sur une personne qui tourne sur place, et fort vite, on est soi-même saisi d’une sorte de vertige. Lorsqu’on se trouve sur un lieu fort élevé, sans balustrade, ou garde-fou, on éprouve un étourdissement, on chancelle, et l’on se sent près de tomber ; les esprits étant alors affectés par la simple idée de la chute, à peu près comme ils le seroient si l’on tomboit réellement, à moins que l’œil ne soit accoutumé à voir de près de grandes élévations et des pré-
Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/186
Cette page n’a pas encore été corrigée