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saillir. Les saveurs très déplaisantes excitent des mouvemens analogues ; par exemple, lorsqu’on prend une médecine ou des pilules, on éprouve dans la tête et dans le cou un tressaillement encore plus marqué. Il en est de même des odeurs rebutantes ; mais alors, l’effet est moins sensible, parce qu’on est maître de le prévenir ou de le faire cesser, en se bouchant les narines. Au lieu que, dans les chevaux, qui ne peuvent user d’un tel moyen, il est très marqué ; car l’on sait que l’odeur d’un cadavre, sur-tout celle d’un cheval mort, les met en fuite, et qu’alors ils s’emportent avec une rapidité qui semble tenir de la folie. Il en faut dire autant du tact, lorsqu’on passe tout-à-coup du soleil à l’ombre, on éprouvé une sorte de léger frisson. Et cette observation s’applique également à la vue ; car, quoique les objets qui s’y rapportent, n’aient, par eux-mêmes, et indépendamment de la réflexion, rien de déplaisant, cependant, lorsqu’on passe tout-à-coup d’une lumière fort vive dans