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s’éteignoit point dans l’eau : certains feux d’artifice, connus aujourd’hui sous le nom de feux sauvages, et dont le bitume est la base, ont la même propriété ; faits qu’on explique avec assez de probabilité, en supposant que le bitume n’est qu’une concrétion, composée d’une substance ignée, combinée avec une substance aqueuse ; combinaison qui n’a pas lieu dans le soufre. C’est ce que prouve suffisamment l’exemple de ce lieu situé près de Pouzzoles, et appelé la cour de Vulcain, où l’on entend gronder continuellement un tonnerre souterrein, accompagné d’éruption d’eaux bouillantes ; car on sait d’ailleurs que, dans ce même lieu, se trouve une grande quantité de bitume ; au lieu que l’Etna, le Vésuve, et autres semblables volcans, dont le soufre est la base, ne lancent, dans leurs éruptions, que de la fumée, des cendres, des pierres ponces (des laves), jamais de l’eau. On prétend aussi que le bitume, mêlé avec la chaux, et tenu plongé dans l’eau, s’y convertit à la longue en une