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tâcher d’observer par soi-même, afin de mieux approfondir la nature de cette plante.

Observations relatives à la récolte de la manne.

781. La meilleure manne est celle qu’on tire de la Calabre ; c’est aussi la contrée qui en fournit le plus. On la trouve ordinairement sur les feuilles du mûrier ; jamais, toutefois, sur celles des mûriers qui croissent dans les vallées. Cette substance tombe et se dépose sur ces feuilles, durant la nuit, comme toute autre espèce de rosée. Il paroît que la rosée de cette espèce se dissipe et se perd dans le corps de l’atmosphère, avant de pouvoir parvenir jusqu’aux arbres des vallées. On peut conjecturer aussi que, la feuille du mûrier est la seule qui ait la propriété de coaguler, en quelque manière, cette rosée, et de la rendre plus épaisse ; car, on ne trouve point de manne sur d’autres arbres ; la finesse et le moelleux des fils du ver à soie, qui se