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rement. Puis ils se servent de cette eau pour humecter le papier, qui doit être un peu épais, et sur lequel ces couleurs s’étendent par veines et par ondes senblables à celles du marbre, ou de notre papier marbré.

Observation relative à la sèche, ou au calmar.

742. Dans toutes les espèces connues d’animaux terrestres, d’oiseaux et de poissons, le sang est rouge ; si l’on en excepte la sèche, dont le sang est aussi noire que de l’encre ; fait assez étonnant ; et pour en rendre raison, on seroit tenté de supposer que cette couleur vient de ce que le sang, dans cet animal, subit une concoction plus longue et plus complète que dans tous les autres ; car l’on sait que, dans le boudin ordinaire, le sang devient de plus en plus noir, à mesure qu’il se cuit ; sans compter que ce poisson dont nous parlons, est un mets délicat et recherché ; ce qui ne peut dépendre que de cette plus grande coction que nous avons supposée.