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la terre qui est au-dessus, la flamme paroît aussi-tôt. On peut conjecturer que, dans ce dernier cas, le feu est trop étouffé et trop foible pour soulever les rochers ; c’est plutôt une chaleur qu’une flamme ; chaleur toutefois suffisante pour enflammer l’huile.

Observation sur le nitre.

361. D’autres relations nous apprennent que l’eau de certains lacs ou étangs est tellement chargée de nitre, que si on y tient plongés pendant quelque temps du linge ou des vêtemens sales, ils s’y blanchissent d’eux-mêmes et sans autre préparation ; mais que s’ils y restent trop long-temps, ils se réduisent en cendres. Cette qualité détersive du nitre mérite d’autant plus de fixer l’attention, que cette substance est de nature très froide ; car l’on sait que l’eau froide est moins détersive que l’eau chaude : mais la véritable cause de cette propriété du nitre, c’est la ténuité de ses esprits qui divisent et détachent des corps sur lesquels ils