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aux corps à conserver. Car la putréfaction commence par les esprits, puis elle attaque les liquides, mais elle n’a point de prise sur les substances sèches. C’est par cette raison que les jambons, les langues, le bœuf, et en général toute espèce de viandes fumées ou boucanées sont plus de garde.

353. Si nous devons en croire les anciens, les corps se conservent beaucoup mieux dans un air libre et exposé au vent, que dans toute autre espèce d’air. Ce qui nous paroît d’autant plus vraisemblable, que, si cet air qui est exposé au vent est surchargé et comprimé par ce moyen, au lieu de se pénétrer de la substance qui s’exhale, il doit plutôt la repousser vers le corps. Pour vérifier cette conjecture, par notre propre expérience, nous avons mis un morceau de viande et une fleur dans une vessie enflée à l’aide du souffle ; mais sans succès : ce qui n’est pas étonnant, car une vessie sèche ne s’enfle pas bien, et une vessie humide provoque la putréfaction. Ainsi, il faudroit tenter