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341. Toute moisissure n’est qu’un commencement, qu’une ébauche de putréfaction[1] ; et de cette nature est celle qui se forme sur les pâtés, les oranges, les citrons, etc. et qui à la longue se change en vers, ou subit un genre de putréfaction encore plus dégoûtant, et qui ordinairement exhale une odeur très fétide. Mais, si le corps dont il s’agit est liquide, et de nature à ne pas se putréfier dans sa totalité, alors il pousse à sa surface, ou dépose une substance crasse et féculente ; comme on en peut juger par cette substance verte dont se couvrent les eaux croupissantes, et par le sédiment des eaux distillées.

342. La mousse peut être regardée comme la moisissure de la terre et des arbres sur lesquels elle se forme, ou même encore comme un commencement, une ébauche de germination ; et d’après

  1. Les observations microscopiques nous ont appris que c’est une vraie végétation ; c’est un petit jardin.