Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

roit de chercher successivement les causes de ces différentes qualités ou propriétés que nous venons de dénombrer, et les axiomes qui s’y rapportent. Car, si l’on parvenoit à composer un métal qui eût toutes ces propriétés, on pourroit alors en toute sûreté laisser les hommes disputer pour savoir si ce seroit de l’or ou non[1].

  1. Cette méthode ne seroit pas plus sûre que facile et expéditive ; elle ne pourroit l’être que dans le cas où l’on seroit assuré de n’avoir oublié dans cette énumération aucune des propriétés essentielles de l’or ; ce qui suppose qu’on les connoîtroit toutes, et que de plus on auroit un moyen pour s’assurer qu’on n’en ignore plus aucune : actuellement pouvons-nous dire que nous connoissons toutes les propriétés essentielles de l’or, et que nous sommes certains d’avoir cette connoissance complète ? Non, sans doute. Si, ayant d’abord découvert la propriété radicale de ce métal (sa forme ou cause formelle), nous en eussions déduit celles d’entre ses autres propriétés qui sont connues aujourd’hui, nous pourrions-espérer d’en déduire aussi celles que nous ne connoissons pas encore. Mais ce n’est point par la méthode à priori que