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en approche fort par sa constitution naturelle et son aptitude relativement à notre but[1].

Observation sur la nature de l’or.

329. Les caractères distinctifs de l’or sont sa grande pesanteur spécifique, l’étroite union de ses parties, sa fixité, sa flexibilité ou sa ductilité ; la propriété qu’il a de n’être point sujet à la rouille ; enfin, sa couleur jaune. La voie la plus sûre, mais en même temps la plus longue et la plus difficile pour faire de l’or, ce se-

  1. Nous ne doutons nullement qu’en suivant avec une scrupuleuse exactitude le procédé indiqué par l’auteur, on ne parvienne à convertir l’or en charbon ; en attendant qu’on puisse convertir le charbon en or. Mais jusqu’ici, quelque ingéuieuse méthode qu’on ait pu imaginer, on n’a encore trouvé au fond du creuset que l’or qu’on y avoit mis ; je veux dire que les uns l’y mettent, et que les autres le trouvent ; car assez ordinairement le souffleur en mange une moitié, emporte l’autre, et souffle le tout ; laissant au fond du creuset l’espérance et le vuide dont se paissent les amateurs.