Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/436

Cette page n’a pas encore été corrigée

putréfaction, attendu que ces substances laiteuses qu’on seroit tenté de prendre pour des lénitifs, ont au contraire une acrimonie assez sensible car si l’on s’en sert pour écrire sur du papier, les lettres ne paroissent pas d’abord, et ne deviennent visibles qu’au moment où on les approche du feu parce qu’alors elles prennent une couleur brune[1] couleur qui décèle la nature âcre et mordicante de ce suc. On croit communément que la laitue, assez vieille pour rendre du lait, est un vrai poison. La tithymale est aussi un poison reconnu. Quant au laiteron, quoique les lapins le broutent, cependant le gros et le menu bétail le rebutent. Ajoutez que ces substances laiteuses, mises sur des verrues, les font disparoitre peu à peu, ce qui décèle suffisamment leur nature corrosive. De plus,

  1. Qui vient, selon nos chymistcs, de ce que l’acide concentré par la chaleur qui fait évaporer l’humor aqueux où il est délayé corrode, brûle même le papier.