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terminée ; il n’en est pas de même des corps inanimés. La raison de cette différence est, que la configuration du corps organisé ne peut avoir lieu que jusqu’aux limites au-delà desquelles l’esprit ne peut s’étendre, sans que ses parties cessent d’être contiguës, et que les limites de cette contiguïté sont aussi les limites de la figure.

En second lieu, les plantes se nourrissent ; au lieu que les corps inanimés ne sont pas susceptibles de nutrition, mais seulement d’une sorte d’accrétion[1], et d’une véritable alimentation.

3. La durée d’une plante est bornée à une certaine période, où est renfermée toute sa vitalité ; période qui

  1. Mais quelle est la vraie différence entre : cette accrétion et cette alimentation ? C’est ce qu’on nous laisse à deviner, en se tirant d’affaire avec des mots : devinons donc, si nous le pouvons. Cette différence paroît consister en ce que les molécules alimentaires, en s’agrégeant aux corps organisés, s’y assimilent ; au lieu que les molécules qui s’agrègent aux corps inanimés, ne s’y assimilent pas.