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spécieux de la magie naturelle, où même de superstitieuses interprétations de certains passages de l’écriture sainte, ou encore des traditions auriculaires, ou enfin, de prétendues autorités d’anciens auteurs, etc. D’un autre côté, on ne peut disconvenir que, par un grand nombre d’expériences et d’observations utiles, ils n’aient répandu la lumière la plus vive sur certaines parties des sciences, et rendu, par ce moyen, de vrais services à l’humanité[1]. Pour nous, quand il sera temps de traiter de la transmutation des corps, et des expériences relatives aux métaux, ou en général aux minéraux, abandonnant tous ces rêves de l’alchymie, nous marcherons dans les voies de

  1. Quelquefois, en courant après un lièvre, qu’on n’attrape pas, on attrape un lapin après lequel on ne couroit pas : le tout, pour attraper quelque chose, c’est de courir et sans se lasser : or, les fous courent mieux et sont plus obstinés que les sages qui profitent de tout et n’inventent rien, sinon cet art même de profiter de tout, qui vaut bien l’autre.