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de ses liens, et débarrassée de tous les obstacles qui arrêtent, ralentissent ou détournent son action, elle ne manqueroi jamais son but ; que les impuretés, les crudités, et l’espèce de lèpre ou de galle des autres métaux, une fois guérie, ils deviendroient tous de l’or, de véritable or ; enfin, qu’une très petite quantité de je ne sais quelle poudre de projection, et de ce qu’ils appellent le remède, suffiroit pour convertir en or une quantité immense des métaux les plus vils, et pour multiplier à l’infini ce précieux métal ; toutes ces assertions sont autant de rêves, et les autres fondemens de l’alchymie[1] sont de même nature ; car, pour donner un peu de vraisemblance à cette multitude de suppositions toutes gratuites, ils allèguent les chimériques principes de l’astrologie judiciaire, ou certains dogmes un peu plus

  1. Entr’autres leurs notions sur l’agent universel et sur le principe aurifique. Toute l’alchymie n’est qu’un rêve de l’avarice et de la paresse.