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Le genre d’excroissances végétales, qui semble avoir le plus d’analogie avec la mousse, et dont, par cette raison même, nous devons traiter immédiatement après, ce sont les champignons, qu’on doit aussi regarder comme des plantes imparfaites[1]. Deux propriétés assez étonnantes, les caractérisent : l’une, est leur saveur qui en fait un mets délicieux ; l’autre, leur rapide accroissement ; car ils croissent en une seule nuit, et sans être semés.

C’est même ce prompt accroissement qui a fait qualifier de champignons ces

  1. Nous appelons imparfaites les plantes que nous connoissons imparfaitement, ou qui ne ressemblent pas à celles que nous qualifions de parfaites ; mais une chose est parfaite ou imparfaite, selon qu’elle remplit ou ne remplit pas sa destination. Or, nous ne connoissons pas la destination des champignons ; nous ne savons pas même s’ils en ont une ; ainsi nous ne pouvons juger de leur perfection ou de leur imperfection, sinon relativement à nous.