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dent naturellement à profiter de l’action du soleil ; et celles des forêts en étant privées, montent, pour ainsi dire, vers cet astre. 2°. Dans les bois, chaque arbre étant obligé de partager les sucs de la terre avec ses voisins, n’éprouve jamais de plénitude. Or, l’on sait que la réplétion est toujours nuisible à l’accroissement des végétaux en hauteur. 3°. Leur chaleur y est mieux entretenue, ce qui contribue aussi à faire monter la sève avec plus de force.

533. Les arbres qui ont par eux-mêmes beaucoup de chaleur, tels que le pin et le sapin ; chaleur annoncée par ces gommes inflammables qu’on y voit transuder, s’élèvent naturellement à une grande hauteur, et sont ordinairement de belle tige ; leur tronc étant totalement dégarni de branches latérales depuis le pied jusqu’au sommet : ce qui vient en, partie de cette chaleur même, et en partie de la ténuité de leurs sucs propres ; deux causes qui déterminent avec force l’ascension de ces sucs.