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séquent l’effet sera doublé. Cette balance est l’image du monde entier ; car chaque être, principalement chaque être sensible, et avant tout, chaque individu de notre espèce est dans un état perpétuel de lutte et de combat ; il n’est point d’homme, point d’être qui ne pèse contre d’autres hommes, ou contre d’autres êtres qui pèsent contre lui. Ainsi, dans toute combinaison où se trouvent des forces, physiques où morales, qui luttent les unes contre les autres, pour connoître plus aisément et rendre plus sensible l’influence de chaque force, il faut la faire agir en deux sens opposés, alternativement, comme le prescrit la règle. D’où il suit encore qu’il faut tout faire pour conserver ses amis ; car, en perdant un ami, on gagne un ennemi ; et celui qui cesse d’être pour nous, commençant à être contre nous, la perte est ainsi doublée : conséquence morale qu’il est bon de ramasser en passant.

III. Méthode alternative, ou d’alternation. La simplicité et la sûreté de cette règle sont si frappantes, que nous n’aurons pas besoin de l’appuyer d’un précepte raisonné, et qu’elle sera lisible dans l’exemple même.

Supposons qu’il s’agisee de savoir si ln macération du grain destiné aux semailles peut être utile ; il semble que, pour débarrasser de toute équivoque les résultats des expériences dirigées vers ce but, il faudroit multiplier et varier beaucoup ces