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de la moitié de sa longueur. Ils prennent ensuite une petite boîte de bois blanc, qui semble fort nécessaire pour l’expérience, mais qui n’est destinée qu’à cacher leur jeu. Ils y ont fait un trou assez grand pour recevoir la barbe d’avoine, mais pas assez pour que le montant de-la petite croix puisse y entrer : par ce moyen, ils l’établissent sur la boîte. Après quoi, pour en imposer davantage, ils proposent certaines questions, comme celles-ci : Quelle est la plus belle dame de la compagnie ? Quelle est la personne qui a pris mon gant, ou la carte que j’ai fait tirer ? Puis ils disent au compère de nommer plusieurs personnes. À chaque personne qu’il nomme, le charlatan met la croix sur la boîte, après l’avoir approchée de sa bouche et soufflé dessus, comme pour y jeter un charme ; et la croix demeure immobile. Mais, lorsqu’on a nommé la personne qu’il veut désigner, au moment où la croix est près de sa bouche, il mouille un peu la barbe d’avoine avec l’extrémité de sa langue, et la remet