Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

publique comme tant d’autres préjugés : ayant observé que certaines plantes se plaisoient à végéter les unes près des autres, et prospéroient par cette proximité qui étoit nuisible à d’autres, ils attribuoient le premier de ces deux effets à une sympathie ; et le dernier, à une antipathie. Mais de telles explications ne sont que des expédiens pour voiler son ignorance, et pour s’épargner la peine de chercher les véritables causes ; reproche qu’on peut appliquer aux opinions relatives aux sympathies et aux antipathies en général. Quant à ce qui regarde les plantes en particulier, ces amitiés et ces inimitiés qu’on leur attribue, sont autant de chimériques suppositions. Et s’il faut absolument faire usage de ces mots de sympathie et d’antipathie, je dis qu’on est dans l’erreur relativement à cette nomenclature même ; que ce qu’on appelle ordinairement une sympathie, est une antipathie réelle, et réciproquement : telle est l’idée qu’on doit se faire de ces relations. Si, des