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qu’elle en soit à une distance assez grande, Il est même tel auteur ancien qui prétend que, si l’on pique un échalas à quelque distance d’un cep de vigne, la pousse de cette vigne se dirige avec force de ce côté là, et qu’elle semble chercher l’appui dont elle a besoin[1] ; fait encore

  1. Ces facultés, que la nature a mises au plus haut degré dans certains animaux, et à un moindre degré dans d’autres animaux, pourquoi ne les auroit-elle pas mises à un degré encore plus foible dans certaines plantes, les végétaux étant composés du mème fonds matériel que les animaux ? Certaines parties de l’animal végètent ; il se peut que certaines parties des plantes dont l’organisation a plus d’analogie avec les parties végétales de l’animai, aient aussi un foible degré de sentiment et de perceptions analogues à celles d’où dépendent nos mouvemens automatiques. Lorsque l’inanition de mon corps y fait naître le besoin d’alimens, mon corps cherche machinalement de la nourriture, et je n’ai pas besoin de réflexion pour cela. Il se peut qu’une semblable inanition occasionne dans la plante des mouvemens analogues et moins sensibles ; mais la plupart des naturalistes ont dit : la faculté de sentir et de percevoir n’existe que dans