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beaucoup plus vite qu’ils n’eussent fait dans la terre même. On peut regarder cette opération comme une espèce de greffe dans la racine. En effet, comme, dans la greffe ordinaire, le tronc du sauvageon fournit à la branche adoptive une nourriture mieux préparée et mieux atténuée que celle qu’il auroit pu tirer immédiatement de la terre, la squille rend le même service à cette semence qu’on y a insérée. Je puis supposer qu’on réussiroit également en insérant un pépin, une graine, etc, dans quelque autre plante à racine bulbeuse, ou charnue, telle que le navet, la carotte, le raifort, etc.[1], avec la différence toutefois que la squille a plus de chaleur et de force. Il se pourroit aussi qu’en insérant de la graine d’oignon dans une tête d’oignon même, on eût, par cemoyen, desoignons plus gros et plus précoces.

  1. Ou dans un trognon de chou (comme je l’ai vu faire avec succès) ; dans une incision un peu profonde faite à la peau humaine ; etc.