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plus avantageuse par les changemens qu’il éprouvera dans le progrès de l’âge. De même, en fait d’exercices, il faut toujours commencer par les plus difficiles et les plus pénibles[1], par exemple

  1. Je suis obligé de réformer un peu le texte original. Cette opinion présentée comme elle l’est dans ce texte, paroit une trivialité ; cependant, sous cet obscur et défectueux énoncé, se cache une grande vérité : tâchons de l’en tirer en remontant à un principe plus élevé. Un être organisé, soit animal, soit végétal, ne pouvant être affecté que par le changement, ne l’est plus par les degrés auxquels il est depuis long-temps accoutumé, et par conséquent il ne peut l’être par un bien qui demeure toujours le même et au même degré. Ainsi, une plante, un animal, un homme, un empire ne peuvent prospérer long-temps que dans un état d’accroissement, et en passant par degrés du mal au bien et du bien au mieux. Ainsi, pour rendre sa prospérité durable, il faut le placer d’abord dans une situation telle qu’on puisse toujours le faire changer en mieux. Mais, si nous le plaçons au haut de l’échelle, il nous sera ensuite impossible de le faire monter ; et s’il avance encore, il ne pourra plus que descendre. Tel étoit le cas du magnifique infortuné qui bâilloit sur le trône de