427. Du mois de mai au mois de juillet, choisissez une branche d’arbre un
de petites graines, comme de millet, de navette, du chenevis même et de l’orge ; enfin, je la mettoie en terre, et quelquefois elle reprenoit. Mais avois-je coupé la branche loin ou près d’un œil ? Je ne fis point alors cette distinction. Cette expérience date de quarante-deux ans ; je me vois encore plantant mes branches, y touchant à chaque instant, comme certaine nation asiatique, à sa constitution politique ; et réussissant quelqueois, quoique je fisse tout ce qu’il falloit faire pour échouer. Il fandroit choisir sur un arbre à fruit une branche qui eût deux ou trois yeux bien sains et bien vifs ; n’en conserver que cette partie en retranchant tout le reste ; la mettre en terre, couchée à plat, les yeux en haut ; l’arroser de temps en temps, et voir ce qu’elle deviendroit ; ou encore, détacher les yeux avec précaution, comme on le fait pour la greffe en écusson, et les mettre en terre, L’œil renferme une sorte de germe qui se développeroit peut-être dans la terre comme il le fait sur l’arbre. Peut-être aussi telle branche qu’on ne peut faire reprendre par le gros bout qui est trop dur, reprendtoit-elle par le petit bout qui est beaucoup plus tendre.