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eau douce et potable. Ce fait est constaté par la pratique qui s’observe constamment à la côte de Mauritanie, (de Maroc et d’Alger), où l’on supplée, par ce seul moyen, au défaut d’eau douce. Ce fut aussi une dernière ressource pour Jules-César dans le blocus qu’il soutint à Alexandrie. Ayant fait creuser des puits sur le rivage de la mer, il trompa, par ce moyen, tous les efforts des Alexandrins, qui avoient entrepris des travaux immenses pour faire couler l’eau de la mer dans les fontaines du lieu qu’il occupoit ; et il sauva ainsi son armée, qui, faute d’eau douce, sembloit perdue. César ignoroit la véritable cause de l’effet dont il profitoit ; il s’imaginoit que le sable marin contenoit quelque source d’eau douce ; mais il est clair que cette cause n’est autre que l’eau même de la mer, qui remplit un tel puits à mesure qu’elle monte, et en proportion de son accroissement ; parce qu’en se filtrant à travers le sable, elle y dépose sa salure.

2. J’ai lu quelque part une expérience