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pistolets des canons de l’art de construire les balistes, catapultes, scorpions, et les machines de toute espèce[1].

  1. On a peut-être eu tort d’abandonner entièrement cette artillerie des anciens. Si, dans une place assiégée, au moment où l’ennemi fait les approches, on établissoit derrière les remparts, et tout le long des rues droites qui y aboutissent, un grand nombre de ces machines connues chez les anciens sous le nom de scorpions, et dont on trouve la description dans Vitruve, dans Juste Lipse, etc. sur-tout de celles qui sont terminées par une grande cuiller de fer, il seroit peut-être impossible d’ouvrir la tranchée ou de s’y tenir quand elle seroit ouverte ; elles produiraient une pluie continuelle de pierres. Une telle machine ne vaut certainement pas un canon ni un mortier mais elle a, sur le premier, l’avantage de faire tomber d’en haut les corps qu’elle lance et sur le second celui d’être peu dispendieuse et de pouvoir être multipliée à l’infini. Il ne faut, pour la construire, que deux grandes pièces de bois, un pivot de fer, une cuiller de même métal, deux caisses de bois, deux piquets, une clavette et une corde ; une fois construite, elle ne coûte plus rien. Toute invention ou application tendant à donner à la défense sur l’attaque, un avantage qu’elle n’a certainement pas aujourd’hui n’est pas déplacée dans cet ouvrage.