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mes choses ? Faut-il de plus montrer, non-seulement parmi les alimens solides ou liquides, mais même parmi les exercices, les affections, les sociétés, les plaisirs, les études, les occupations de toute espèce, quelles sont les choses dont l’habitude est agréable, et celles dont la réitération amène promptement le dégoût ? Voilà certes deux questions qui ouvrent à l’observation et au raisonnement le plus vaste champ. Quant aux alimens, la véritable cause n’est autre que l’attraction qui est plus promptement et plus fortement excitée par un aliment nouveau, que par ceux dont la saveur, par un trop fréquent usage, demeure comme attachée au palais. Mais nous nous contenterons pour le moment, d’une observation générale qui peut servir de règle ; savoir : que l’habitude rend agréables les choses qui déplaisent d’abord[1] ; et qu’au con-

  1. Cette règle n’est rien moins que générale ; et tout lecteur judicieux voit, au premier coup d’œil, qu’elle a bien des exceptions ; par exem-