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l’appétit peut avoir deux causes : l’une, est l’état d’inanition de l’orifice de l’estomac ; l’autre, l’action de quelque substance qui, étant astringente, est par conséquent froide et sèche. Or, les alimens trop gras, ou de saveur trop douce, remplissent et graissent excessivement ; ils demeurent trop long-temps attachés, suspendus, et comme flottans à l’orifice de l’estomac ; ils se précipitent trop lentement ; ils se convertissent trop aisément en bile, genre d’humeur de nature chaude et sèche, qui par conséquent doit ôter l’appétit. Une autre cause de ce prompt dégoût, c’est le fréquent usage d’un même genre d’alimens ; car la nouveauté d’un aliment étant une cause d’appétit, il s’ensuit, par la raison des contraires, que l’usage trop souvent réitéré d’un même aliment, doit faire naître la satiété. Mais, nous demande-t-on, quelle est la véritable source de ce plaisir que la nouveauté fait éprouver, et de ce dégoût, ou de cette satiété qui est l’effet naturel de la réitération trop fréquente des mê-