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qui les transmet, ne teignent que très foiblement l’air voisin de la ligne de leur passage ; autrement l’on vorroit les couleurs hors de cette ligne droite. Mais, si telle est la marche des rayons qui viennent d’un objet coloré, on observe le contraire dans ceux que lance un corps lumineux. Car, lorsqu’on met un garde-vue entre l’œil et la flamme d’une bougie ou d’une lampe, la lumière ne laisse pas de tomber sur le papier, et d’éclairer suffisamment une personne qui lit ou qui écrit[1], quoiqu’elle ne puisse voir cette flamme. Mais, si on substituoit à cette lampe ou à cette bougie un objet colo-

  1. Parce que cette lumière est réfléchie par la surface de ce papier. Cette lumière réfléchie n’est suffisante que dans les cas où la lumière directe a une certaine force. Or, la lumière qui s’élance d’un objet coloré, est plus foible que celle qui jaillit d’un corps lumineux par lui-mème. Et une preuve que cette réflexion de la lumière dépend de sa force, c’est que tout objet dont la couleur est très vive, reflète sur les objets voisins, et les teint plus ou moins de cette couleur.