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gendré (ce qui est l’affaire d’un instant), dure pendant quelque temps, et meurt, pour ainsi dire, peu à peu. Mais il est, sur ce point, une erreur aussi commune qu’étonnante : on s’imagine que c’est le même son, le son originel qui continue de se faire entendre ; quoique l’apparente continuité du son soit l’effet de sa réitération, et non celui de la continuation du son originel. Car, lorsqu’on frappe sur un corps sonore, on imprime à toutes ses petites parties un mouvement de vibration, en conséquence duquel ces parties frappant l’air à petits coups vifs et réitérés, renouvellent le son. Et une preuve sensible de cette assertion, est que ce son qui s’affoiblit ainsi peu à peu, et qu’on prend pour une continuation du premier son, cesse aussi-tôt qu’on touche la corde ou la cloche qui l’a produit : par exemple, dans un clavecin, dès que le sautereau est retombé et touche la corde, on cesse d’entendre le son, Mais il faut distinguer ici deux espèces de vibrations ; les unes, locales, manifestes et