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chaussée de l’église de Saint-Paul de Londres, on regarde des personnes placées au sommet, on a peine à les reconnoître, et elles paroissent extrêmement petites ; au lieu que, si, du sommet, on regarde des personnes placées au rez-de-chaussée, on les distingue aisément, et leur stature paroît beaucoup moins diminuée[1]. Cependant, il est certain qu’en général

  1. C’est peut-être parce que, dans le second cas, l’objet est mieux éclairé ; ou n’est pas environné de grosses masses auxquelles on le compare. Mais ne seroit-ce pas aussi parce que l’air inférieur, qui est plus humide, plus vaporeux et plus dense que l’air supérieur, grossit les objets et fait loupe ? On sait que l’eau et le brouillard même amplifient les objets ; et qu’un navire de deux cents tonneaux qui est dans la brume, paroît un vaisseau de 64, sur-tout à ceux qui sont dans un air plus pur. En général, un objet plongé dans un fluide quelconque paroît amplifié au spectateur plongé dans un fluide plus rare ; à quoi l’on peut ajouter que le spectateur placé dans un air plus élevé et plus pur, possède à un plus haut degré la faculté de voir et d’être attentif.