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l’air, c’est ce qu’on observe dans le son d’une cloche ou d’une corde d’instrument, etc. son qui, après la percussion, va en s’affoiblissant de plus en plus, et qui, dès qu’en posant la main sur le corps, on arrête son mouvement, meurt à l’instant. Or, cette subite extinction du son n’auroit pas lieu, s’il étoit l’effet du froissement de l’air ; et c’est ce dont on s’assurera encore mieux en frappant avec un marteau la surface extérieure de la cloche car alors le son répondra à l’intérieur à la concavité de cette cloche quoique le froissement[1] et l’atténuation de l’air n’ait lieu qu’entre le marteau et la surface extérieure. De plus, si le froissement de l’air étoit la véritable cause du son, les sons

  1. Pour bien rendre l’idée qu’il prête aux physiciens qu’il réfute, il faudrait, à ce mot de brisement, ou de froissement, pouvoir substituer celui de pilement ; l’air, selon eux, est comme pilé et broyé sur la cloche par le marteau ; ce marteau servant de pilon, et la cloche de mortier ; mais nos lecteurs ne supporteroient pas une telle expression.