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tériels que nous traitons ordinairement, d’autres sujets plus immatériels, ou qui participent moins de la matière, nous allons traiter des sons, afin que l’entendement puisse éviter à la fois les deux extrêmes ; l’un, de se perdre dans une multitude immense d’objets trop diversifiés ; l’autre, de s’attacher trop obstinément à une seule espèce d’objets.

115. En premier lieu, on doit observer qu’il est dans la nature de très grands mouvemens qui s’exécutent sans bruit : le ciel ; par exemple, tourne avec la plus grande rapidité ; mouvement qui n’est accompagné d’aucun son, quoique certains philosophes aient rêvé qu’il produisoit la plus suave harnonie. De même les mouvemens des comètes et des météores ignées (tels que les étoiles tombantes), ne produisent aucun son. Si l’on étoit tenté de croire que c’est la grande distance qui empêche le son que rendent ces corps, de parvenir jusqu’à nous, il suffiroit, pour se désabuser, de tourner son attention vers les éclairs et ces