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pendant, quoique les sons musicaux, par leurs variations, puissent varier la disposition des esprits, et, par ce moyen, faire naître des affections analogues à ces dispositions et à eux-mêmes, on a observé que l’effet le plus général de la musique est de fomenter, de nourrir la disposition même où étoient les esprits, avant qu’elle se fît entendre[1]. Il est éga-

  1. C’est l’effet commun de tous les stimulanss lorsque le nouvel objet qui nous affecte n’est pas de nature à détourner notre attention de celui qui nous affectoit, on assez puissant pour nous occuper de lui seul, il ne fait, en excitant et aiguisant notre sensibilité, que nous rendre plus sensibles pour l’objet même dont nous étions occupés auparavant. Aussi l’effet général de tous des stimulans, est de renforcer la passion dominante : par exemple, dans l’ivresse, on aime, on hait plus vivement et plus hardiment ; mais l’on aime où l’on hait plus foiblement et plus timidement, lorsqu’on a un peu plus délayé son vin et son caractère ; en sorte que le vin est, pour le cœur humain, un tire-bouchon qui aide à vuider la bouteille ; il en est de même de La musique, des piéces de theâtres, des romans, de la joie ; de la colère, du café, etc.