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que l’objet est présent, les impressions qui s’y rapportent ne laissent pas d’avoir pour cause une émission de substance de la part du corps odorant. Au lieu que l’harmonie, s’insinuant aisément, sans aucune addition de substance, ni aucun mouvement, et opérant sur les esprits par une action souvent réitérée, doit à la longue les affecter puissamment, même lorsque l’objet de la sensation est éloigné ; affection qui a nécessairement de l’analogie avec sa cause, parce que les sons produisent dans les esprits une disposition, un arrangement de parties semblable à celui dont ils sont l’effet. Ainsi, il n’est pas douteux que les tons, les chants, les modulations, n’aient une certaine affinité naturelle avec nos affections. Car nous voyons que, parmi ces tons, il en est de gais, de tristes, de solennels, de tendres, de guerriers, etc. et si l’on considère que ces tons ont la faculté de mettre les esprits en mouvement, on ne sera pas étonné qu’ils y produisent de si grandes altérations. Ce-