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gie dont ils peuvent à peine se former une idée.

Observation sur l’impossibilité de tout véritable anéantissement.

100. Il n’est point de vérité plus certaine que celle-ci : il est impossible d’anéantir aucun corps ; et comme la puissance infinie de l’Être suprême fut nécessaire pour tirer des corps du néant et pour créer, il ne faut pas moins que cette toute-puissance pour faire rentrer un corps dans le néant. Certain chymiste, peu connu, a judicieusement observé que, s’il est possible d’opérer quelque transformation extraordinaire, ce ne peut être qu’en tourmentant un corps, et s’efforçant, par toutes sortes de moyens, de l’anéantir. Et dans cette opération même on trouveroit un puissant moyen pour préserver un corps de tout changement. Car si l’on peut empêcher les corps de se convertir en air, en ne laissant autour d’eux aucun vuide où l’air extérieur puisse se loger, ou de pas-