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mées ; dans celle-ci, nous tâcherons d’appliquer ce principe à la pratique. Car notre Sylva Sylyarum n’est point, à proprement parler, une histoire naturelle, mais plutôt une sorte de magie naturelle d’un genre plus élevé, attendu que, non contente de décrire la nature, elle analyse ses plus grandes opérations pour mettre l’homme en état de les imiter[1]. Ainsi,

  1. Comme cette histoire naturelle, suivant le plan qu’il a tracé, n’est pas une masse de faits purement passive, mais une collection active, composée de faits choisis pour servir de base à la philosophie, il étoit nécessaire, pour aider la mémoire à retrouver ceux dont elle aura successivement besoin, pour faciliter les inductions qu’on en pourra tirer par la suite, et répandre un vif intérêt sur son sujet, qu’en rapportant et décrivant ces faits, il indiquât souvent les principes auxquels ils peuvent conduire, les théories qu’ils peuvent établir, et les conséquences pratiques qu’on en peut tirer. En un mot, telle est la formule tacite qui semble le diriger à chaque pas : Ce fait importe à telle théorie, qui, une fois bien établie, montrera la véritable raison de telle grande opération de la nature, et qui sera sus-