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par l’effet des émolliens, tels que le lait, le miel, la mauve, la laitue, la pariétaire, etc. Le froid a aussi une force secrète, en vertu de laquelle il relâche. Au lieu que la chaleur resserre les solides et les fluides[1] relâchés par le froid, comme on peut l’observer dans l’urine, le sang, les jus de viande et autres semblables liquides, toutes substances qui, en se refroidissant, se dissolvent ; c’est

    celle qui lubrifie les parois des vaisseaux, et les rend plus glissantes : certainement le froid ne lubrifie pas.

  1. Ce qu’il dit ici ne doit s’entendre que de certains degrés de froid et de chaleur ; car toute l’habitude du corps est plus roide durant l’hiver que durant l’été, et dans la vieillesse que dans la jeunesse. L’effet propre du froid est de rapprocher les parties, soit des solides, soit des fluides, d’augmenter leur densité, leur solidité, et par conséquent, leur roideur. L’effet propre et direct de la chaleur est d’écarter les unes des autres les parties des solides et des fluides, et par conséquent de relâcher les assemblages ; elle ne coagule et ne roidit que médiatement.