Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans doute la véritable cause en vertu de laquelle, suivant l’opinion commune, tel médicament tire telle humeur, et tel autre, une autre ; par exemple, la rhubarbe tire la bile jaune ; les feuilles de séné, la bile noire ; l’agaric, la pituite, etc. Cependant, tous attirent ces humeurs indistinctement ; les uns plus, les autres moins. Remarquez aussi qu’outre cette espèce de sympathie (d’affinité, d’analogie), entre le purgatif et l’humeur qu’il attire il est encore une autre cause en vertu de laquelle chaque médicament attire l’humeur qui lui est propre et analogue, plutôt que toute autre. Cette cause est que, parmi les médicamens, les uns opèrent plus vite que les autres, et que ceux dont l’action est plus prompte, ne tirent que les humeurs les plus ténues et les plus fluides ; au lieu que ceux qui opèrent plus lentement, exercent leur action sur les humeurs plus visqueuses et plus tenaces. Ainsi, quand on fait usage de la rhubarbe, et d’autres substances de ce genre, ce ne doit être qu’avec certaines