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loin ; il faudroit, dis-je, tâcher de savoir si, durant le nouveau développement de ces plantes, leur poids augmente. Pour vous en assurer, ayez soin de les peser, et avant de les suspendre, et après qu’elles auront poussé les nouveaux boutons[1]. Si leur poids n’augmente pas, tout ce qu’on peut conclure de la nouvelle pousse, c’est que, par l’action nouvelle dont elle est l’effet, certaines parties de la plante gagnent ce que d’autres perdent. Mais si elles augmentent de poids, c’est-là une des grandes opérations, un des grands mystères de la nature. Ce fait prouveroit que l’air peut se condenser au point de se convertir en un corps dense proprement dit[2], quoique

  1. C’est ce qu’on pourroit vérifier sur ces oignons de safran dont nous parlions dans une des notes précédentes, et qui ne demandent ni terre ni eau : on peut les tirer du Gâtinois ; comme nous l’avions fait nous-mêmes.
  2. Bacon paroit avoir ignoré et n’avoir pas même soupçonné que les plantes absorbent, sur-tout par leurs parties supérieures ; l’air, la lumière,