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un corps dense. Dans les corps entiers, cette transmutation ne peut avoir lieu,

    beaucoup plus étroits qu’ils n’étoient quand l’air s’y est insinué, les particules aériennes seront comprimées et, en quelque manière, pincées par les parties solides de ce corps ; et il se peut alors qu’en vertu de ces trois causes concourantes ; la compression, l’attraction réciproque et le repos ou l’inertie des particules de l’air, ces particules s’agrègent une à une à celles du corps solide ; qu’avec le temps elles y adhèrent assez fortement pour ne pouvoir plus en être détachées, lorsqu’un degré de chaleur supérieur au dixième degré leur ouvrira de nouveau le passage ; et qu’elles augmentent ainsi pour toujours, ou du moins pour long-temps, la masse et la solidité de ce corps. Cette explication est d’autant plus probable, que, si l’on divise, par la pensée, un fluide quelconque en ses parties élémentaires, pour les considérer une à une, on est forcé de concevoir chacune de ces parties comme un petit solide. Au contraire, si l’on divise mentalement un corps solide en ses dernières parties actuellement indivisibles, et que l’on suppose anéanti pour un instant le gluten ou la force qui les tenoit unies, on n’aura plus qu’un fluide. Ainsi, la solidité étant une qualité inhérente à tous les élémens de la matière, et la fluidité n’étant qu’un