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les esprits les plus ténus, il l’est aussi de se débarrasser de ces mêmes esprits, dans d’autres cas où ils seroient pernicieux. Le vin cuit[1], par exemple, est moins inflammatoire que le vin ordinaire, et on le recommande dans les fièvres ; parce que cette cuisson lui enlève les esprits les plus ténus. L’opium perd un peu de sa qualité vénéneuse, lorsqu’on fait évaporer une partie de ses esprits, après l’avoir mêlé avec l’esprit de vin, ou quelque autre substance analogue. Les feuilles de séné, mises en décoction, perdent une partie de leur flatuosité. En général, la combustion et l’évaporation sont deux moyens pour enlever aux substances leurs esprits subtils et flatueux. Aussi en traitant les substances naturellement douées de principes très actifs, vaut-il mieux, après une infusion de courte durée, en jeter le produit, et n’employer que ceux des suivantes.

  1. Il veut dire le vin chauffé, car la liqueur connue sous le nom de vin cuit, a l’effet opposé.