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d’opter entre deux avantages, ou de renoncer à l’un en se procurant l’autre, et être forcé d’opter entre les deux inconvéniens opposés à ces deux avantages, ou d’accepter l’un de ces deux inconvéniens, en se délivrant de l’autre, c’est précisément la même chose. Et dans les questions de physique, opter entre deux causes, et rejeter l’une en admettant l’autre, c’est aussi la même chose qu’opter outre les deux causes contraires à ces deux premières, et supposer l’une après avoir exclus l’autre.

Ces deux formes de raisonnemens donnent aussi lieu à beaucoup de sophismes, qui ont la même source que Les dilemmes vicieux ; savoir : les énumérations incomplètes. On est souvent trompé par l’apparente opposition de deux opinions ou de deux résolutions entre lesquelles il y a un milieu qu’on n’aperçoit pas d’abord, l’opposition n’étant que dans l’expression, et non dans les choses.

1°. Les opposés en question ne sont quelquefois que les deux extrêmes d’une progression, le minimum et le maximum, le défaut et l’excès, soit d’un même mode, soit de la quantité d’une mème substance ; et alors il y a un milieu ; savoir : le degré moyen, qu’on peut adopter, en rejetant les deux extrêmes ; ce qui s’applique à toutes les espèces possibles de substances et de qualités, de facultés, d’actes et d’habitudes utiles ; car, en